La première permanence professionnelle suisse spécialisée sur l’islamophobie
Jusqu’à présent, aucune permanence professionnelle ne collectait spécifiquement les cas liés à
l’islamophobie dans le but qu’elles rentrent dans les statistiques officielles, d’où le fait que les
chiffres annoncés dans les derniers rapports suisses sur le racisme sont extrêmement bas et ne correspondent de loin pas à la réalité.
Il a été démontré que les justiciables se confient plus volontiers à des permanences spécialisées.
A Genève, il existe par exemple déjà une permanence spécialisée sur les questions
d’antisémitisme, et sur le racisme anti-noir. L’existence d’une permanence contre l’islamophobie
rentre donc dans ce cadre, d’où le soutien à ce jour du canton de Genève, de la ville de Genève,
de la commune de Vernier, et du Service de lutte contre le racisme de la Confédération
La permanence répond à un besoin de cohésion sociale, d’inclusion et de lutte contre la
radicalisation
La lutte contre l’exclusion, la précarité ou même la radicalisation dépend de la possibilité d’offrir
aux personnes concernées une écoute active à leurs problèmes, un point d’encrage pour poser
des questions sans risques de stigmatisation, un lieu où pouvoir recevoir des conseils et avoir
accès à un réseau de professionnel-le-s, ainsi qu’un lien/un dialogue avec les institutions
étatiques, pour pouvoir, parfois, tenter de régler des situations particulières sans bruit. La
permanence est également un point d’encrage pour des enseignant-e-s ou professionnel-le-s
tous domaines confondus, en contact avec des personnes musulmanes.
L’équipe
La permanence est assurée par deux permanentes :
une travailleuse sociale et une juriste, consultante et formatrice, spécialiste des questions de genre, diversité et inclusion.
Réseau
L’équipe de la permanence a pu travailler efficacement en étroite collaboration avec le BIC (Bureau pour l’Intégration et la Citoyenneté), et avec un réseau de professionnel-le-s du droit, de la psychologie, et d’autres domaines. Nous avons également été en contact avec des permanences contre le racisme d’autres cantons, comme Vaud ou Fribourg.
Prises de contact
Les prises de contact se sont faites par e-mail, par téléphone, par whatsapp, par DM
instagram sur les comptes @permanence_islamophobie_diac ou sur @diac_reseau,
ainsi que directement via les réseaux associatifs.
Réseau des centres d’écoute contre le racisme
Nous sommes membres du réseau de centres de conseil pour les victimes de racisme coordonné par humanrights.ch en 2024. Nous participons aux sessions d’échange et de travail. Ces sessions sont l’occasion d’échanger entre collègues de différents cantons et de différentes spécialités sur nos
manières d’appréhender nos cas.
Méthodologie
Notre équipe a été formée à la méthodologie Dosyra du réseau des centres de conseil pour les victimes de racisme coordonné par humanrights.ch. La méthodologie utilisée pour dosyra permet de garantir un traitement scrupuleux des signalements, dénonciations, témoignages. Nous sommes à disposition pour donner davantage d’informations sur la méthodologie, si intérêt.
Pour une prise en compte réaliste de l'islamophobie
Notre mission peut être résumée en deux axes :
- accompagner et soutenir les personnes qui ont vécu ou été témoin de cas d'islamophobie
- collecter un maximum de témoignages afin que les statistiques officielles soient mieux représentatives de la réalité.
Témoigner
Blog - actualités
Restez informé-e-s des dernières nouvelles sur la permanence et
sur l'état de l'islamophobie en Suisse
Le 31 mars 2024, nous avons fêté notre première année de permanence. Nous avons collecté près de 100 cas. Lisez notre rapport !
en construction
Nous nous déplaçons dans toute la Suisse romande
Des ateliers pour le vivre ensemble
- Stéréotypes et biais inconscients
- Discussions sur les discriminations
- Panorama des règles de vie communes
- Jeux participatifs / discussions participatives
Qu'est-ce que l'islamophobie?
Racisme anti-Musulmans
Ce terme désigne une attitude de rejet envers les personnes qui déclarent être
musulmanes ou dont on suppose qu’elles le sont. Le racisme anti-Musulmans
repose sur une vision du monde (une idéologie) qui exclut un groupe de personnes perçues comme différentes de la société majoritaire (opposition eux/nous) en se basant sur des représentations caricaturales et des stéréotypes négatifs hérités du passé (préjugés sur les Arabes, stéréotypes orientalistes inspirés des croisades) et qui évoquent l’idée d’une « guerre des civilisations »
Source : rapport 2022 du Réseau des centres de conseil pour les victimes de racisme
Terminologie choisie
Nous avons choisi d’utiliser principalement le terme “islamophobie”, car c’est le terme
le plus utilisé internationalement, au niveau scientifique et dans les médias. Loin d’être
l’interdiction d’une critique de l’islam, ce terme désigne, comme le racisme anti-
musulmans, tous les actes ou attitudes de discrimination basé sur des représentations
négatives de ce que serait une personne musulmane. Nous utilisons également le
terme “racisme anti-Musulmans”, de manière interchangeable.
Voir : Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, ONU,
https://www.un.org/fr/observances/anti-islamophobia-day
Discriminations multiples et intersectionnalité
Il faut également prendre note que le racisme n’est pas une science exacte. Il n’est pas
toujours possible de déterminer avec exactitude la cause d’une discrimination, en particulier
pour les personnes qui sont à l’intersection de plusieurs caractéristiques ou discriminations
potentielles. La cause n’est en effet pas toujours annoncée. Par exemple, une femme noire qui porte un turban, se trouve-t-elle discriminée parce qu’elle est femme? parce qu’elle est noire? ou parce qu’elle est assimilée à une personne musulmane en raison de son foulard? Imaginez maintenant qu’elle ait un accent (arabe ou d’Afrique subsaharienne par exemple), subit-elle en réalité de la xénophobie? Ou peut-être plusieurs de ces raisons à la fois, ce qui constitue une discrimination multiple.
Comment allez-vous traiter mon témoignage?
Les témoignages que nous collectons sont traités de manière confidentielle et anonyme. Une fois que vous nous contactez, nous convenons d'un RDV, téléphonique ou en présentiel dans notre local.
Nous vous apportons le soutien demandé : réponse à votre question, soutien à la rédaction d'une lettre, conseil juridique, ou autre. Nous anonymisons ensuite les cas collectés pour les faire entrer dans les statistiques officielles.
Est-ce que les commentaires racistes sur les réseaux sont pris en compte?
S'ils vous sont envoyés en privé, ils sont pris en compte dans les statistiques en tant que cas de discrimination.
S'ils sont faits de manière générale, par exemple dans une section commentaire, nous les prenons en compte séparément.
Si vous en voyez, n'hésitez pas à nous envoyer des captures d'écran et lien internet !
Actuellement les deux permanentes sont des femmes, et si j'ai plutôt besoin de parler avec un homme?
Nous avons un collègue masculin que nous pouvons solliciter en cas de besoin.
Le réseau est formé de 23 centres. Il a été
fondé en 2005 par la Commission fédérale contre le racisme (CFR) en collaboration
avec l’organisation de défense des droits humains humanrights.ch
A ce titre :
- nos cas rentrent dès 2024 dans les statistiques officielles.
- nous utilisons la méthodologie de prise des cas de dosyra, qui permet de garantir un traitement scrupuleux des signalements, dénonciations, témoignages.
- nous participons aux sessions d’échange et de travail. Ces sessions ont été l’occasion
d’échanger entre collègues de différents cantons et de différentes spécialités sur nos
manières d’appréhender nos cas.
DIAC est partenaire de l'Etat de Genève dans la lutte contre le racisme, aux côtés d'autres associations, notamment le Centre d'Ecoute contre le racisme, la CICAD (antisémitisme) et l'UPAF (racisme anti-Noir).
Pour plus d'informations, consultez le site web www.stopracisme.ge.ch
Nous remercions nos bailleurs de fonds pour la confiance exprimée et nous réjouissons de
continuer à travailler ensemble dans la lutte contre les discriminations. Merci à :
Bureau cantonal pour l’intégration et la citoyenneté (BIC) du canton de Genève, Service
Agenda 21 de la Ville de Genève, Service de lutte contre le racisme de la confédération, la
Ville de Vernier, et la Fondation Pierre et Laura Zurcher.
022 512 07 77
Genève, Suisse